Adrienne FéLochE



 

 C’est la dernière fois qu’un homme la voit nue

  

Elle n’a même plus la possibilité de lui dire qu’elle a froid. Elle sait qu’il la regarde, mais sans vraiment la voir puisqu’elle n’est plus là à proprement parler. Elle a beau savoir que c’est son métier, elle trouve ça drôle de se dire que lorsqu’elle elle était vivante, ce même infirmier prenait soin de la recouvrir pour préserver sa pudeur.

Son corps maigre est exposé, sa peau jaune et raide n’a plus un frisson, ses doigts sont joints sur sa poitrine inerte. (« Allez les gars, soyez sympas.! Je vais bientôt avoir de la visite, moi ! Habillez-moi, c’est l’heure… »)

     - Comment s’appelle t-elle ? demande le médecin venue constater le décès.

     - Adrienne Féloche, Monsieur.

Le médecin pose un court instant son stéthoscope glacé sur son sein nu et note sur le dossier : 23h45, Adrienne Féloche DCD

 

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C’est la première fois qu’un homme la voit nue.

 

Elle n’ose même pas lui dire qu’elle a froid. Il s’en aperçoit forcément à ses mamelons durcis. Elle a beau se dire que la nudité c'est naturel, ça lui fait tout drôle de se dire qu’elle a ôté ses vêtements devant lui, sans un seul instant penser à préserver sa pudeur.

Son corps est rond, ses hanches pleines de promesses, sa peau frissonne de l’avant-goût d’un plaisir qu’elle ne connaît pas encore…cet homme, elle vient de le rencontrer, mais c’est l’heure… 

Emile la regarde comme un cadeau du ciel qu’il n’ose toucher. C’est la première fois pour lui aussi.

Comment t’appelles-tu ?

- Adrienne Féloche, Monsieur.

Emile pose un doigt sur son sein nu et écrit du bout de l’ongle : 23h45, Adrienne et Emile.

  

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C’est la première fois qu’elle s’agite nue entre les mains d’un homme.

 

Elle ne sait pas lui dire qu’elle a froid depuis qu’elle est sortie de sa mer.

Elle a beau savoir que c’est pour son bien, c’est quand même drôle de se dire qu’on la force à sortir alors qu’elle était si bien dedans.

Son corps est encore violet et son visage tout fripé. Un cri s’échappe de sa bouche ouverte en protestation quand l’homme lui met la tête en bas et lui flanque une petite claque sur ses fesses nues. un hurlement qui déchire sa poitrine…

- A la bonne heure ! s’exclame l’homme en blouse blanche. Comment va t-on l’appeler cette jeune fille ? demande t-il à la jeune mère.

-Adrienne, on va l'appeler Adrienne Féloche, Monsieur

- Hé bien ! Longue vie à Adrienne ! dit le médecin tout en écrivant : 23h45, Adrienne Féloche

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