Henri, porte des lilas...


 

Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit et pourtant je ne suis même pas fatiguée. En fait je dirais que mon cerveau en ébullition n’est pas en passe de tiédir du moindre degré depuis ma découverte… Voilà ce qui arrive quand il pleut, on cherche à s’occuper. Je ne sais pas vous, mais moi, quand je m’ennuie, il faut que je range, que je fouine. C’est comme ça que je me suis retrouvée dans le grenier, le nez dans la malle à souvenirs de tante Harriet. 

Regarde Agathe, c’est tout ce qui me reste d’Henri, a t-elle reniflé la larme à l’œil en soulevant le couvercle poussiéreux.

 malle

 

Henri c’était mon oncle, un type original et un sacré bonhomme ! Agriculteur, féru de tout ce qui relevait des biotechnologies, il réparait tout et était toujours à l’affût d’inventer des petits trucs pour faciliter la vie des uns et des autres. Il avait même, tenez-vous bien, mis au point un désodorisant pour fosses septiques à base de charbons et d’agents détoxifiants inoffensifs sur l’environnement, pour lequel il avait concouru sans succès, il y a une dizaine d’années, pour le concours Lépine.

 

L’important est de participer, ma belle, se moquait-il. Un jour tu verras j’inventerai une chose qui bouleversera le mode de vie de la société. 

 

C’était cet hurluberlu qui avait induit en moi, l’envie de devenir la journaliste que j’étais, militante à P.E.E ( Pour une Europe Ecologique). Je l’adorais tonton….

Malheureusement il avait péri dans un accident d’avion l’an dernier, au cours d’un voyage vers la Chine. Tante Harriet, hospitalisée à l'époque, n’avait pu l’accompagner. Cet accident avait fait la une des journaux, car le vol CA 834 de la compagnie China Airlines avait  brutalement disparu des écrans radars au dessus de l’Arassoudie, après 8h de vol. Il avait fallu plusieurs jours avant que des morceaux de carlingue  réduisent à néant tous les espoirs de retrouver un seul passager vivant. Même les boites noires s’étaient volatilisées.

Voilà pourquoi hier, en fouillant dans la fameuse malle de tante Harriet, je n’ai pas été surprise outre mesure, de découvrir ces trois carnets. Une sorte de résurrection ou de clin d'oeil posthume de l'oncle Henri… J’ai à peine entendu la pluie chanter ses « flic » et ses flaques sur les velux du grenier.

 

Nom d’un chien qu’est-ce que vais faire de çà maintenant ? M'écriai-je en refermant le dernier carnet, deux heures plus tard.

 

Abasourdie, je relus les cinq dernières pages noircies des pattes de mouches de mon oncle. J’avais peine à y croire et pourtant tout semblait tellement sérieux. Des chiffres et des graphiques alimentaient ses propos.

 

graphique carburant


Il avait mis au point un biocarburant de 3ème génération,  le E.T.B.E  (Ethyl-Fécalo-Bio-Ether) à base de déjections humaines recyclées et de Bioéthanol. Tonton était un Génie avec un grand G !

Il s'agissait de récupérer les déjections à la sortie des fosses septiques ( décidement il avait de la suite dans les idées, le pipi/caca ça l'inspirait apparemment) et de les mélanger à un mélange de Biothanol et d'Ether. Un truc de fou !!!

 

CARNET 1«  Cette invention va révolutionner le monde, écrivait-il à la page suivante. Plus besoin de pétrole. Mes études sont formelles. 1 litre de ce carburant permet de faire fonctionner un véhicule pendant mille kilomètres. Tous les pays pauvres, riches en déjections naturelles parce que surpeuplées, vont pouvoir produire leur propre énergie. »

Un peu plus loin cependant, il avait noté :

«  Les entreprises françaises n’ont rien compris, elles ont toutes refusé mon projet, je pars demain en Chine »  Je regardai la date en haut de la page : 22 août 2013,  la veille de sa mort !

 

 

Enfin sur la couverture cartonnée, une seule phrase écrite en gras :

« Agathe, si un jour tu lis ces lignes, je serai mort. Je te confie mon secret et mon invention, tu choisiras en ton âme et conscience ce qu’il convient de faire »

 

 

 CARNET 3

Et voilà ! Merci Tonton!  soupirai-je en refermant une nouvelle fois l'ultime carnet à la couverture brûlante…  Ces carnets étaient une véritable bombe. Non seulement, ils renfermaient une découverte révolutionnaire, mais en prime, ils résolvaient le mystère du crash du vol CA 834. Un meurtre pur et simple, perpétré par des personnes suffisamment puissantes pour ne pas hésiter à « dégommer » 270 passagers et prêtes à tout pour ne pas faire émerger cette invention. Dommages collatéraux indissociables...

Le POURQUOI était évident, mais je ne cherchais surtout pas à approfondir ma pensée sur le QUI, même si plusieurs hypothèses se profilaient  dans mon esprit fébrile.

 

Je ne pouvais pas laisser ces informations dans la malle aux souvenirs de tante Harriet, et de toute façon, je ne dormirai pas tant que je n’aurai pas agi, d’une façon ou d’une autre…

Je décidai de …ne pas décider ce soir….

 

- Ouh ouh ! Agathe ! Tu es bien longue ma biche, le thé va être froid, hurla la voix aigüe de ma tante à l'étage inférieur.

 

 - J’arrive, j’arrive, tantine ! cinq minutes...juste une chose à faire encore...

 

Le thé fut avalé, les petits gâteaux dévorés sans pouvoir dire s’ils étaient à l’anis ou bien au chocolat. J’écoutais d’une oreille le babillement de tante Harriet sur l’intérêt des médias à proposer aux spectateurs des émissions insipides de téléréalité…quand l’évidence me sauta au visage – ou plutôt un peu plus haut en plein centre de ma boite crânienne.

LES MEDIAS ! J’ai même failli entendre Oncle Henri me glisser dans la seule oreille restée disponible :

 

«  Oui…c’est çà petite! Tu tiens la solution… »

 

- Tantine, tu permets j’ai un coup de fil urgent à passer » coupai-je en me levant d'un bond. 

 

Le nez sur l’écran de télévision et la bouche ouverte, la tante Harriet ne m’entendit même pas quitter la pièce.

 

Allo, c’est toi François ? M’écriai-je en entendant la voix rauque de mon rédac’ chef. J’ai un scoop, un truc énorme, mais tellement dangereux que je ne peux pas t’en parler au téléphone.  Tout ce que je peux te dire, c’est que ça va faire la lumière sur l’accident d’avion de la China Airlines…un truc de malade…j’arrive !!!

Avant de raccrocher j’entendis un drôle de bruit dans l’écouteur…un crachotement suivi d’un déclic…puis plus rien. Je raccrochai soulagée, avant d'ouvrir la ligne de nouveau.

 

Allo Taxi 24/24 ? J’ai besoin d’un taxi dès que possible au 12 de la rue des Saint Pères à côté de la porte des Lilas. Je vous remercie.

Dix minutes plus tard, le taxi était déjà devant la porte.  J’embrassai ma tante en lui chuchotant dans l’oreille.

 

Ecoute-moi bien tantine. Dans la malle du grenier, j’ai préparé une enveloppe Kraft, toute prête à être postée. Je veux que tu la glisses dans la boite à lettres dès que j’aurai quitté la maison, tu m’entends ? promets-le moi.

Surprise par le ton de ma voix, elle promit. Je l’embrassai encore une fois.

 

Je t’aime tantine, lui dis-je en la serrant fort dans mes bras.

 


La porte de la maison claqua derrière moi…ainsi que celle du taxi quand le chauffeur de nationalité étrangère la referma d’un coup sec sur ma petite vie tranquille.

 envelopppe kraft

 

Au moment où le véhicule bifurqua sur la gauche au lieu de trouner à droite, j'imaginai l'enveloppe brune, libellée au nom du journal " P.E.E " avec dans l'angle, en lettres majuscules  "A REMETTRE D'URGENCE ET EN MAINS PROPRES à François Bassinger", glissant dans la fente de la boite à lettres de la rue des Saints Pères. La levée aurait lieu dans une heure. Si François adhérait à mon idée, la France entière serait au courant dès demain matin...

"Tu vas être fier de moi, Oncle Henri, ironisai-je en m'enfonçant un peu plus dans le cuir noir de la banquette arrière...

 

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Ça sentait le gingembre…une odeur si particulière que l’on n’a pas besoin de goûter pour en ressentir l’effet euphorisant… L’ingrédient qui fait que dans les sushis, le riz est tout de suite moins fade et que le poisson cru prend toute son importance sur le palais.


Pourquoi je vous dis ça ? Sûrement un coup d’adrénaline qui me fait réaliser la connerie que je viens de faire.. Mais qu’est-ce que j’imagine... que la découverte de tonton Henri va être accueillie par le monde entier comme la découverte du siècle  et que le mode de vie de l’humanité va changer parce Môssieu a découvert que la merde humaine mélangée à du Bioéthanol allait révolutionner l’économie de la planète ?  Et moi, pauvre conne d’écolo, nièce de monsieur l’Agriculteur Géniallissime, je saute à deux pieds dedans - parce que j’y suis quand même bien enfoncée dedans,  jusqu’au cou même -  à l’arrière de cette berline étrangère…qui m’emmène où d’ailleurs ?


Ça gamberge à plein tube dans ma tête. J’ai trente ans, nom de Dieu, et toute la vie devant moi….enfin à condition que je me sorte de ce taxi le plus vite possible… Je pourrais toujours dire que le contenu de cette enveloppe n’était que pure élucubration et que je n’y ai jamais cru… mais il ne vont jamais me croire...


Contradictoire, moi ? Et alors ? Vous n’avez jamais été lâche vous ? Vous ne savez pas ce que c’est la trouille vous ? Normal ! vous n’y avez jamais été confrontés, à cette crampe qui me tord le bas du ventre au point que si le taxi fait un kilomètre de plus dans la direction opposée à celle que je lui ai indiquée, je vais gerber sur le tapis de sol rouge bordeaux, le thé et les petits gâteaux de tante Harriet... Au moins au moment du retour à l'envoyeur je saurai s’ils étaient à l’anis ou au chocolat… Taisez-vous vous ne savez rien ! Moi ça m’est déjà arrivé une fois, quand il a fallu que j’annonce à mes parents que ma sœur était fichue… maintenant c’est mon tour et je peux vous dire que la peur est la même. Je reconnais cette sensation de « niveau » qui descend lentement du cuir chevelu vers les gros orteils.


Je croise le regard du chauffeur qui n’arrête pas de lorgner dans le rétroviseur avec des yeux noirs sans expression qui me font réaliser que ce type n’a aucun état d’âme. Forcément Il est payé pour m’emporter vers un destin funeste, j’en suis sûre…mon Dieu il doit voir que je crève de trouille…. Pourtant il n’a pas l’air de s’occuper de moi, il regarde au-delà de la vitre arrière quelque chose qui semble le préoccuper.

 

Je me retourne… Une voiture de Police…

 

A cet instant, un zeste de courage refait surface, suivi par le citron tout entier… C’est ma chance, un signe de mon oncle Henri qui veille sur ma sauvegarde….Youpiii !! je savais bien que tu ne pouvais pas m’envoyer au casse-pipe tonton !! Promis si tu me sauves, je défendrai ton invention au 20 heures devant des millions de français qui se rendront compte que leur pays n’en n’a rien à faire de leur faciliter la vie…

 

grimaceJe détache ma ceinture ostensiblement et me retourne en appuyant mon nez sur la vitre arrière. Je me mets à tirer la langue et faire des grimaces toutes plus hideuses les unes que les autres, aux deux hommes qui nous suivent.

- lIs vont bien réagir, me dis-je aussitôt déçue par la mine hilare du jeune coéquipier que mes singeries semblent amuser.


 

Ah c’est comme ça ? je m'énerve en voyant que le chauffeur me regarde avec un air mauvais. Allez hop ! je passe en mode «  je t’insulte », on va bien voir.

 

C’est la première fois de toute ma vie, mais ma vie en vaut la chandelle…Je profite du fait que la voiture des flics s’est approchée au plus près de l’arrière du taxi…je place mon majeur dans ma bouche en matant le jeune blanc-bec droit dans les yeux et je lui fait le plus beau doigt d’honneur qu’une jeune femme ait osé faire à un homme, qui plus est à un policier. Si ça ne fonctionne pas, je suis fichue cette fois-ci.


- Bingo !!!

 

« You you you youhhh !!!!!   La sirène se met aussitôt en marche,  la bagnole des flics nous dépasse en trombe  et braque sur la droite au dernier moment, pour forcer le taxi à piler sur le bas côté.

Les deux policiers s’extirpent comme un seul homme de leur véhicule bruyant et s’élancent vers notre berline "garée"de travers.

Ce n’est pas le moment de faire profil bas, je leur fais la totale…Surtout ne pas rater mon coup….Tant pis pour la honte...

 

Vous avez un problème avec l’autorité madame ? Vous trouvez drôle de vous moquer de la police ? dit le plus vieux des deux hommes sans s’occuper du chauffeur de taxi qui baisse le nez, faisant mine de chercher ses papiers.


Oui j’ai un problème, parfaitement,  c’est ta tronche de keuf qui ne me revient pas, alors je me la paye, et si tu n’es pas content , va te plaindre à ta maman, elle va te faire un bisou, réponds-je en me tournant vers le coéqipier qui ne doit pas avoir plus de vingt ans, probablement un stagiaire…

 

Regarde bien petit, lui montre son chef, pour lui démontrer son expérience. Quand tu as à faire à ce genre de pétasse qui te prend pour moins que rien, tu n’as qu’une seule solution…les bracelets, ajoute t-il en me passant les menottes d’un geste habile. Désolée ma p'tite dame, c'est pas du strass. Allez ouste !…Au poste….


Puis en se tournant vers le chauffeur de taxi qui n’avait pas ouvert la bouche :

 

Ne vous inquiétez pas , on vous débarrasse de cette effrontée, on va lui apprendre la politesse à cette donzelle.

 

- Ah oui merci les copains ! vous ne vous en rendez pas compte mais vous me sauvez la vie, soufflai-je

 

Qu’est-ce que vous racontez encore ? Vous avez le droit de passer un coup de fil avant de passer la nuit au poste. Alors ?

 

- Appelez François Bassinger au 06 45 76 98 98... 

 

-  François ! c’est encore moi, tais-toi et écoute-moi ! je viens d’être enlevée mais j’ai réussi à m’échapper. Je suis en sécurité et je vais passer la nuit au poste.  Normalement ma tante a posté une enveloppe que tu devrais recevoir demain matin. Il faut absolument que tu me crois sur parole et que tu publies l’article que j’ai écrit à l’intérieur, à la une dès demain matin. On s’en fout ! fais une édition spéciale, tu ne le regretteras pas… OK François, je compte sur toi !

 

Le lendemain matin, le jeune policier de la veille, s’approche de la porte de la cellule de garde à vue.

 

Hé jeune homme ! excusez-moi, je n’étais pas dans mon état normal hier soir. Vous comprenez, c’était pour la bonne cause.dis-je d'un air contrit.

 

Pfff !! aucune importance, madame répond le jeune stagiaire. J’ai fait bien pire. Vous voulez un café et le journal du jour ?

Sans attendre la réponse, il étale sous mes yeux ébahis le quotidien du matin :

 

journal

 

 

Oncle Henri  et ses compagnons de voyage vengés … sa nièce hors de danger… un nouveau carburant sur le marché…une tante Harriet toujours devant la télé….un rédac’ chef comblé…un jeune stagiaire qui deviendra policier…un chauffeur répudié… une histoire qui finit bien ...ou à peu près….


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Une histoire qui finit bien, une histoire qui finit bien…il faut le dire vite …je n’aurais jamais écrit ces derniers mots si j’avais un tant soit peu hérité des qualités de médium de ma mère !

Je ne vous en ai jamais parlé ?  C’était à la fois fascinant... et très inconfortable.  Je me souviens que j’avais été très fière le jour où elle avait empêché toute la classe de prendre le bus scolaire qui nous emportait faire une sortie  au bord de la mer.

 

Je vous dis que ce bus va avoir un accident, avait-elle crié au directeur de mon  école, qui tentait de se débarrasser d’elle en haussant les épaules.


Heureusement que la concierge du collège lui avait raconté que maman avait parfois des visions prémonitoires. Du coup, la confiance du Directeur avait été ébranlée, et toute la classe était restée faire le pique-nique tant attendu, dans la cour de l’école.

Les parents d’élèves qui étaient sensés nous accompagner, m’avaient jeté un œil noir, jusqu’à ce que la nouvelle tombe : « le chauffeur avait raté un virage en regagnant le dépôt » 

Depuis on ne nous regardait plus de la même façon, ma mère et moi.

 

- Si ça se trouve, elle a hérité de sa mère, cette gamine...entendis-je un jour, au détour d’une conversation entre deux parents.


Hé bien  non je n’avais pas glané la moindre once de prédisposition divinatoire et  je l’avais déjà prouvé à mantes reprises, sinon :


1 / je n’aurais jamais choisi ce fiancé l’année dernière, car j’aurais tout de suite deviné qu’il allait me faire tourner bourrique….et il l’avait fait, et de bien triste manière, mais là n’est pas mon propos.

 

2 /  J’aurais fait  directement écrivain au lieu de faire pigiste puis journaliste, cela aurait été du temps gagné.

 

3 / J’aurais dit à tonton Henri de garder son invention pour son usage personnel,  il aurait fait l’économie de carburant, de nuits blanches et surtout de sa vie.

 

4 / J’aurais empêcher mes parents de passer leurs vacances en Corse sans leur fille unique de neuf ans .

 

5/ Et enfin j’aurais deviné de qui allait m’arriver dans cinq minutes.

 

Dernière minute de calme….60..59…58 …57… plus que 56 secondes à croire que tout va bien et que grâce à moi  non seulement la lumière va être faite sur un crash aérien, mais qu'une nouvelle énergie mondiale va supplanter l’existante…

- Un vrai lapin de six semaines, dirait la tante Harriet, tu te crois au pays des bisounours petite ? On dirait du Henri tout craché !

 

 40…39…38…J’aurais dû me douter qu’une organisation assez puissante pour ne pas hésiter à tuer 269 innocents pour faire taire une seule personne jugée dangereuse, n’hésiterait pas à employer les grands moyens pour récupérer les carnets de l’oncle Henri, et m’empêcher de divulguer leur contenu.

 

25…20…18…17…L’âge que j’avais quand, pour la première fois, mon cher oncle m’a emmené dans son atelier. Il y avait un bric-à-brac impressionnant. Des outils agricoles côtoyant des vieux ustensiles de cuisine, et tout un tas d’objets récupérés ici et là. Dans un coin, un monceau de feuilles entassées de façon très aléatoire, était griffonné de la fine écriture du doux hurluberlu qui me servait de famille de référence depuis la mort de mes parents.

 

12…11...10…dix ans quand tante Harriet et lui m’ont faire venir dans la salle à manger de leur vieille maison, que mon oncle m’a juchée sur ses genoux,  Je me souviens qu’il sentait un mélange d’eau de Cologne et de matière fécale provenant de la fosse septique sur laquelle il travaillait son invention de l’époque (ndlr : L’oncle Henri a concouru pour le concours Lépine de 2004 sur la désodorisation des fosses septiques).

Il est resté un moment sans parler, puis m’a dit de sa voix douce, que mes parents s’étaient noyés en Corse. Je me souviens n’avoir pas bien compris pourquoi maman n’avait pas eu de vison cette fois-ci.

L’information ajoutée à l’odeur bizarre de mon oncle, m’avait donné mal au cœur et j’avais vomis tout mon déjeuner sur ses genoux.

 

5…4…3..2... L’ultime seconde de bien-être …

 

BAOUM !!!!!



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Suite à imaginer…..