Quand l'amitié s'embourbe dans un orgueil à deux balles,
Quand elle se prend les deux pieds sur le seuil et s'étale,
Quand la tête n'est plus à la hauteur et tombe à pic,
Quand la mémoire s'Alzheimer et s'amnésique,
Quand le cœur se ronge d'une aigreur intestine,
Quand l’ami qu'on croyait acquis assassine
Quand la musique accroche à tous les mots écrits pour elle
De fausses notes jalouses qui sonnent crécelles,
Quand la vision se trouble de myopie voire de cécité,
Quand il n'y a plus de partage que d'un seul côté,
Quand les rôles sont inégaux et que l'ego devient centrique,
Quand la certitude s'installe et la passion s'anorexique,
Il est temps d'écarter les doigts
Même si ce n'est pas mon choix,
Je nous croyais pouce et index
Tu es juste devenu mon ex.
Quand la langue à le goût acide d'un mal entretenu
Par une paranoïa chronique avec tendance hypertrophique,
Quand la musique n'est plus le centre des propos
Et quand les maux larguent des mots qui se font coiffer au poteau,
Quand les sentiments bégaient et choisissent de se taire
Plutôt que de réconforter et de comprendre en frère,
Quand dans un esprit étriqué il n'y a plus assez d'espace
Quand la douceur s'échappe, que l'amertume prend sa place,
Quand l'amitié se contente d'une voyelle minuscule
Là où il n'y avait pas assez d'une seule majuscule,
Quand elle remplace sans regret des instants partagés
Par des déceptions martelées de consonnes sur un clavier,
Il est temps d'écarter les doigts
Puisque tu as fait ton choix
Je nous croyais pouce et index
Tu es juste devenu mon ex.